Sept. Sept comme le nombre de candidatures infructueuses présentées par la ville de Détroit (Michigan) aux États-Unis : 1944, 1952, 1956, 1960, 1964, 1968 et 1972*.
Aucune autre ville à travers le monde n’a formulé autant de candidatures pour organiser les Jeux d’été.
Aujourd’hui, l’hypothèse de voir une nouvelle candidature de Détroit est tout bonnement farfelue.
Du fait de la prochaine désignation de Los Angeles (Californie) pour porter les couleurs américaines dans la course aux JO de 2024. Du fait aussi, de la situation économique et financière toujours critique dans l’ancienne capitale mondiale de l’automobile.
Mais l’idée d’un projet olympique commun de Détroit et de sa proche voisine canadienne Windsor, a toutefois fait l’objet d’une analyse complète réalisée par JC. Reindl pour le site « Detroit Free Press ».
Il faut dire que la ville américaine dispose d’atouts.
Sa persévérance passée et donc son expérience des candidatures olympiques, mais aussi et surtout ses installations sportives. Certes, une part importante du patrimoine sportif de la ville devrait être réaménagée, réhabilitée voire entièrement rénovée.

Projet olympique potentiel dans le cadre d’une candidature conjointe de Détroit et Windsor (Crédits – Detroit Free Press)
Néanmoins, il n’est pas impossible d’imaginer l’organisation d’épreuves sur certains terrains, à l’instar du Windsor International Aquatic and Training Centre pour la natation. Des sites devraient en revanche être construits pour permettre l’hébergement des athlètes – le Brush Park et ses environs désaffectés sont une piste de réflexion – et l’organisation des Cérémonies d’ouverture et de clôture.
Sur ce point, une proposition totalement insensée à l’heure actuelle, pourrait – le cas échéant – refaire surface et être remodelée.
Imaginé dans le cadre des JO 1968 – finalement attribués à Mexico (Mexique) – le projet de Stade Olympique prévoyait ainsi l’édification d’une structure monumentale d’une capacité de 110 000 spectateurs.
Ce chiffre exceptionnel n’est pas sans rappeler l’ambition un temps évoquée par la candidature de Tokyo 2016 de bâtir un Stade de 100 000 places. Les contraintes logistiques, techniques et surtout de sécurité ont in fine conduit les autorités à repenser ce modèle d’installation et à concevoir un nouveau projet dans le cadre de la candidature victorieuse aux JO 2020.
Si les Jeux Olympiques sont souvent synonymes de dépenses et d’excès, ils sont aussi une incroyable manifestation sportive et un véritable projet d’aménagement urbain lorsque la planification est bien pensée. Ils représentent aussi un certain idéal.
Les réformes engagées par le Comité International Olympique (CIO) avec l’Agenda 2020 pourraient plaider en faveur d’une huitième candidature de Détroit. Dans un avenir plus ou moins proche. Le rêve existe.
* Pour 1944, Détroit avait obtenu 2 voix et termina en troisième position derrière Londres (20) et Rome (11). Les Jeux d’été 1944 ne furent jamais organisé en raison de la Seconde Guerre Mondiale.
Pour 1952, la ville décrocha une nouvelle fois 2 voix et fut éliminée – comme 5 autres villes – dès le premier tour.
Pour 1956, Détroit fut éliminée au troisième tour avec seulement 4 suffrages.
Pour l’édition 1960, Détroit fut battue au second tour et ne pu donc rivaliser avec Lausanne (24 voix) et Rome (35 voix) pour le dernier tour de scrutin.
Pour l’Olympiade 1964, Tokyo arriva devant Détroit (34 voix contre 10).
Pour 1968, ce fut au tour de Mexico de devancer la cité américaine (30 contre 14) avec, à noter, également la candidature française de Lyon (12 voix).
Enfin pour 1972, Détroit ne pu rivaliser avec Montréal, Madrid et surtout Munich dans la course à l’organisation des Jeux (6 voix, élimination au premier tour).
